BLANCHE Francis

PRÉSENTATION: Génial touche-à-tout d’un extraordinaire pouvoir comique qui a sévi dans la chanson, au cinéma, au théâtre, à la radio et à la télévision. Les autres ayant rarement su l’utiliser, c’est quand il s’est servi lui-même qu’il a été le mieux servi. Au cinéma, parmi plus de cent films, on peut retenir son rôle de Papa Schultz dans Babette s’en va-t-en guerre » ou son extraordinaire composition dans Belle de jour de Luis BUNUEL. Et, bien sûr, ses rôles dans les films de Jean-Pierre MOCKY : Un drôle de paroissien, Les compagnons de la marguerite, La grande lessive et L’étalon. Quant aux amateurs de « films-culte » comme on dit, ils n’oublieront pas Les tontons flingueurs. Côté scène, tout le monde se souvient du Sar Rabindranath Duval avec son maître et complice Pierre DAC. Et au théâtre, Les escargots meurent debout. A la radio, il a animé de nombreuses émissions, telles Poisson d’avril, Bonjour chez vous, et celle qui porta sans doute le titre le plus long de toute l’histoire de la radio : Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre un dimanche matin avec un temps pareil tiens mets donc la radio au moins y’a d’la musique ! Francis BLANCHE est né en 1921 à Paris. Il a débuté au cabaret dès 1938. Et en 1943, il signe deux chefs-d’œuvre avec Charles TRENET Débit de l’eau débit de lait et le moins connu Sur le fil. En 1944, toute la France chante Tiens voilà l’gros Bill. En 1945, pour une émission de radio, il écrit l’indicatif : On chante dans mon quartier (Ploum ploum tra la la). Au cabaret, dans les années cibnquante, il interprète ses compositions, Le mot de billet, Qu’est-ce que je vais faire du carton à chapeaux ? Sœur Marie Louise (écrite avec Pierre DUDAN), La complainte des robinets qui fuient, Ca tourne pas rond. Il est capable de vraie poésie avec le faux folklore du Prisonnier de la tour, écrite avec Gérard CALVI et interprétée par Edith PIAF ou LES COMPAGNONS DE LA CHANSON. Dans le genre, il adapte en français la Ballade de Davy Crockett ou pour les duettistes débutants Les Pinsons (dont l’un des deux était Raymond DEVOS) le fameux Dindon digne qui avait l’dédain des dons (c’était un digne dindon). On connaît aussi ses canulars écrits sur des airs classiques : La truite, La pince à linge (sur les motifs de la 5e symphonie de BEETHOVEN), Honneur aux barbus (sur l’ouverture du Barbier de Séville de ROSSINO), Le parti d’en rire (sur le Boléro), et interprétés par LES FRÈRES JACQUES ou LES QUATRE BARBUS. C’est également pour LES FRÈRES JACQUES qu’il écrit l’extraordinaire Général à vendre. Tout ceci pour le plaisir de voir sur les étiquettes des disques BLANCHE-ROSSINI ou BLANCHE-BEETHOVEN. Parmi ses canulars, on peut encore citer la mise en musique de La loi sur la répression de l’ivresse publique et La note du propriétaire précisant tout ce qu’il est interdit de faire dans les lieux d’aisance, ainsi qu’un Théorème de physique. Il est aussi l’auteur des couplets d’une opérette, La belle Arabelle (1956). Ce qu’on sait moins, c’est qu’on lui doit les paroles d’airs mondialement connus que toute le monde a chantés : Plaine ma plaine, Noël blanc, Vive le vent. Il a également adapté en français nombre de succès étrangers : Besame mucho, Etranger au paradis, Histoire d’un amour, Les cloches de Lisbonne… Au total, plus de 500 chansons, parmi lesquelles on peut encore citer Moi j’tricote par Odette LAURE ou Les dames de la poste par Juliette GRÉCO. Francis BLANCHE est mort prématurément – dommage pour nous – d’une crise cardiaque en 1974. Il a voulu qu’on grave sur sa tombe : Laissez-moi dormir, j’étais fait pour ça.

© Jean-Paul CHEVALLEY www.friendship-first.com / www.revue-vinyl.com

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