DARNAL Jean-Claude

PRÉSENTATION:
On se rappelle Le tour du monde, Le soudard, Papa ô papa, Quand la mer monte… Mais Jean-Claude DARNAL a également écrit des livres : Ce soir on joue guignol (1956), Et la belette joue de la trompette (1975), Raoul ou quand la mer monte (1977), Bien joué monsieur Marine (1982) et ses mémoires : On va tout seul au paradis (2003) et Tant mieux si la route est longue (2006). Il a également écrit pour le théâtre : Le tour du monde (1958), Des petits bonshommes dans du papier journal (1982), Les contes immoraux, Donne-moi des bottes Gontran, C’est Woody qui l’a dit. Et des comédies musicales : Momo, Et la belette joue de la trompette. Et des dramatiques pour la télévision et la radio. Il a aussi un peu joué au cinéma, mais ça ne l’a guère tenté. Il a aussi écrit – et c’est pour ça qu’il est connu – des chansons. Et pourtant, ce n’est pas la chanson qui l’attirait. Il voulait devenir écrivain et capitaine au long cours. Il est né à Douai en 1929 : le grand-père s’était installé là parce que, disait-il, l’avenir est dans le charbon. Enfance insouciante, parmi les enfants des mineurs. En 1940, la famille s’installe à Paris et Jean-Claude va au lycée Buffon. Avec les scouts, il découvre la nature. Mais les parents divorcent et sa mère se remarie : retour à Douai. En avril 44, lors des bombardements de Douai, avec un copain il aide à transporter les corps à la morgue. Là, il est très déçu par la conduite des adultes : leurs petites combines, leurs manquements à la parole. A la Libération, il commence à avoir envie de quitter le pays. Il s’embarque comme élève-officier sur un vieux cargo affecté au cabotage le long des côtes d’Afrique. Le cargo résiste mal à la tempête. Lui aussi : il comprend que ce n’est pas là sa vocation. Quoi faire : à part écrire, rien ne l’intéresse. On lui suggère de préparer une grande école. Devant son indifférence, la famille le laisse faire ce qu’il veut. Il trouve une place de pion dans une école où des gosses de familles riches viennent là plus pour la convivialité que pour les études. Il s’en fait renvoyer pour chahut. Il loue une chambre pour fréquenter la Sorbonne le jour et Saint-Germain des prés la nuit. Dans les juke-boxes, il entend Juliette GRÉCO, MOULOUDJI, LES FRÈRES JACQUES : des chansons qui lui donnent envie d’en écrire. Il répond à une annonce : « Ecrivain cherche secrétaire à mi-temps ». La pièce de l’écrivain est éreintée par la critique : l’écrivain et son secrétaire se séparent. Au cours de son service militaire, il est envoyé en Algérie. Comme il n’a rien à faire, il écrit une pièce de théâtre et un roman. Et puis il a écrit quelques chansons qu’il est capable d’accompagner à la guitare. Revenu à la vie civile, il trouve dans son courrier une lettre : il a gagné un concours auquel il avait participé quand il était en Algérie. Un chèque de 25000 francs est joint à la lettre. Un de ses copains connaît un homme de radio. Ce dernier est emballé par les chansons de Jean-Claude. A la fin d’une émission, il lui demande de les chanter devant les artistes présents : Eddie Constantine est intéressé, Michèle ARNAUD lui demande des chansons. Mais l’émission s’arrête. Alors, il part pour un tour du monde en auto-stop ! Il va jusqu’à Athènes. A Fiorina, il tombe sur un vieux « Figaro » et, à la page des spectacles, il apprend qu’Eddie CONSTANTINE lors de sa prochaine rentrée à Bobino chantera des chansons d’un jeune auteur, Jean-Claude DARNAL. Il rentre ! Chez l’éditeur, il apprend que le disque de CONSTANTINE va sortir et que Catherine SAUVAGE va enregistrer Le soudard. Un soir qu’il chante à « La polka des mandibules », CANETTI l’entend et lui donne rendez-vous aux Trois Baudets. Il passe une audition devant CANETTI et BRASSENS. CANETTI : Vous commencez ce soir. BRASSENS : Et moi, je te présenterai. Puis PATACHOU le veut dans son cabaret de la Butte. Et enfin, c’est une tournée en Afrique. Où il reçoit un message de Paris : on lui propose de passer à l’Olympia. Canetti lui signe un contrat de cinq ans chez Fontana et lui fait enregistrer d’emblée un 33 tours avec neuf chansons. Ses chansons sont maintenant enregistrées par Eddie CONSTANTINE, Catherine SAUVAGE, Edith PIAF, Anny GOULD, LES FRÈRES JACQUES, Annie CORDY… Viré de chez Fontana à la mort de Boris VIAN (avec qui il s’entendait bien), il va chez Vogue. Le deuxième super 45 tours contient le chef d’œuvre Papa ô papa. Et les vedettes de la maison enregistrent ses chansons. Petula CLARK enregistre Tu es ma pluie et mon beau temps, Les bougainvillées et Les chants de l’été. Colette RENARD crée La taxi-girl et La Charlotte. Elle enregistrera d’ailleurs du DARNAL tout au long de sa carrière. En 1966, Pierre TCHERNIA lui propose d’animer des émissions pour la jeunesse. Il écrit alors toute une série de chansons : Robin des bois, Buffalo-Bill, Avec son cheval… C’est en 68 qu’il connaît son plus gros succès avec Quand la mer monte, par LES COMPAGNONS DE LA CHANSON ou Raoul. Les années qui suivent seront surtout consacrées à l’écriture et bien peu à la chanson : Les contes immoraux, une comédie pour sa femme la comédienne Uta TAEGER et un roman, Bien joué monsieur Marine. En 80, il enregistre un disque avec quelques anciennes chansons mais aussi des nouvelles : Dans les pays du bord de Loire, Cornouaille… Puis, après un nouveau long silence, c’est coup sur coup un disque avec 17 nouvelles chansons et un livre, On va tout seul au paradis, premier volume de ses mémoires, raconté sans apprêt, sans fioritures. Tout ce qui fait le charme du bonhomme. Il est suivi d’un deuxième volume en 2006 : Tant mieux si la route est longue. En 2003, un CD a opportunément été publié, reprenant toutes les chansons enregistrées chez Fontana. L’art est chez les DARNAL une affaire de famille. Outre la maman qui est comédienne, le fils Thomas fait partie de LA MANO NEGRA et la fille Julie, pianiste et danseuse, a commencé à tracer son sillon dans le même domaine que papa.

© Jean-Paul CHEVALLEY
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