LECLERC Félix

PRÉSENTATION:

Le premier des chanteurs canadiens (on ne disait pas encore Québécois) à avoir été connu chez nous. Un des premiers à s’accompagner à la guitare. Félix LECLERC écrivait des chansons juste pour meubler les intermèdes des pièces de théâtre qu’il faisait jouer. On a le droit d’employer à son sujet le mot si galvaudé de « poète ». Il fut d’abord écrivain, et continua de l’être alors qu’il était connu comme chanteur. Sa première œuvre publiée est sans doute « Pieds nus dans l’aube » en 1946. Il y décrit une enfance heureuse et, selon un critique, il introduit la féerie dans le quotidien. En tant que romancier, il écrivit Le fou de l’île en 1946 (paru en 1958) et Carcajou ou le diable des bois en 1973. Mais le plus abondant de son œuvre concerne le théâtre : Le p’tit bonheur (1947), Dialogues d’hommes et de bêtes (1949), Sonnez les matines (1956), L’auberge des morts subites (1963), Les temples (1966), Qui est le père ? (1973), La peur à Raoul (1977). Parallèlement au métier d’auteur dramatique, il était aussi comédien et a même fondé une troupe en 1948 avec deux copains. Il a également publié des poèmes : L’ancêtre en 1974 et Andante, poème et prose poétique faisant suite à Adagio et Allegro. Enfin, dans la rubrique « divers », signalons son autobiographie : Moi mes souliers en 1955 et en 1961 Les calepins d’un flâneur. Ajoutons à tout cela de nombreux œuvres et sketches en tous genres écrits pour la radio. Félix LECLERC est né le 2 août 1914 à La Tuque (province du Québec), de Léo LECLERC, commerçant en foin, bois et grains et de Fabiola PARROT. Il est le sixième d’une famille de douze enfants et tout ce petit monde vit dans une grande maison, en bois bien entendu. En 1928 il se retrouve chez les Pères Oblats à Ottawa où il reste quatre ans. Et à dix-huit ans, il est à l’Université d’Ottawa. En 1933, il revient travailler la terre. En 1934, il est « annonceur » à la radio. Il profite de la discothèque pour enrichir ses connaissances musicales. Il apprend aussi la guitare. Il démissionne en 1937 et revient chez ses parents. En 1938, il redevient annonceur à Trois-Rivières et comédien à Radio-Canada. C’est au cours d’une émission qu’il chante sa première chanson, Notre sentier. Dans les années qui suivent, il écrit des émissions, des romans et joue ses propres pièces. Mais c’est sa rencontre avec Jacques CANETTI qui va faire de lui un chanteur. Voici comment le célèbre « découvreur » raconte sa rencontre : « C’est à Montréal que j’ai rencontré Félix LECLERC… J’avais sympathisé avec Jacques NORMAND, chansonnier canadien… et je brûlais d’envie de faire venir enfin un vrai Québécois à Paris. Un soir, Normand téléphona pour moi à un certain Félix LECLERC en lui disant qu’un « maudit Français » voulait le voir. L’ours Félix répondit : Pourquoi pas ? On arrangea un rendez-vous pour le lendemain matin dans un studio de C.K.V.L. Jacques TIETOLMAN, le propriétaire de la chaîne me fit un flot de remarques ironiques sur Félix, me disant même que c’était un toquard et qu’il ne fallait pas perdre son temps avec ce bonhomme. J’écoutai cependant Félix gratter les premières notes sur sa guitare et attaquer Moi mes souliers… je fus littéralement hypnotisé par le personnage, sa voix, sa chanson. Il enchaîna avec Le p’tit bonheur. Je l’avais trouvé mon Canadien. Inutile de poursuivre les recherches. (Jacques CANETTI : On cherche jeune homme aimant la musique). La scène se passait en 1950 : de retour à Paris, Jacques CANETTI fait enregistrer à l’ours Félix douze chansons (Notre sentier, L’hymne au printemps, Le p’tit bonheur…) et lui fait signer un contrat de cinq ans pour huit chansons par an. Vingt jours plus tard, ses chansons obtiennent le « Grand prix du disque ». Il l’obtiendra encore deux autres fois : en 1958 et en 1973. Félix était venu à Paris sans bagages, pensant repartir le lendemain : il y reste trois ans ! Il chante d’abord à l’A.B.C. dans le programme des COMPAGNONS DE LA CHANSON. En 1953, il fait un retour triomphal au Québec, mais il reviendra souvent en France : en 59 et 64 aux Trois Baudets, en 67, 68 et 69 à Bobino, prestations suivies à chaque fois d’une tournée à travers la France. En 73, le Théâtre de la Ville puis tournée. En 75, le Théâtre Montparnasse-Gaston Baty puis tournée. Une autre en 76 puis la dernière en 78. Cette année-là, il enregistre son dernier disque, Mon fils. Il ne chantera plus, sauf en 85 pour une émission télévisée de Radio-Canada. Il s’endort définitivement le 8 août 1988 dans son île d’Orléans. Les chansons de Félix LECLERC sont celles d’un homme simple et sincère. Elles sont profondément enracinées dans son terroir et parlent de la vie, de l’amour, de la mort. Souvent aussi de la nature et des animaux. Il y a souvent une certaine désespérance, de la poésie toujours. Sa venue a préludé à l’éclosion de nombreux autres Québécois : Claude LÉVEILLÉE, Jean-Pierre FERLAND, Raymond LÉVESQUE, Gilles VIGNEAULT… Une intégrale en 6 CD a été publiée en 1989 : 150 chansons environ.

© Jean-Paul CHEVALLEY www.friendship-first.com www.revue-vinyl.com
(Reproduction interdite)

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