DRÉJAC Jean

PRÉSENTATION:

L’un de nos meilleurs paroliers, Jean André Jacques BRUN est né en 1921 à Grenoble. Il va bientôt condenser ses trois prénoms pour en faire un pseudonyme, Jean DRÉJAC. Mais avant d’être parolier, il fut interprète : à partir de 1938 (il a 17 ans !) à la suite d’un concours pour débutants organisé par Radio-cité, il est engagé au Petit casino, le caf’ conc’ des grands boulevards (fermé en 1948). Il est ainsi interprète pendant quelques années mais, peu à peu, le parolier va prendre le dessus. Car un jour de 1943, alors qu’il dépense au restaurant avec un copain l’argent qu’ils viennent de gagner aux courses, il a l’idée du Petit vin blanc, ensuite mis en forme par le compositeur Charles BOREL-CLERC. Coup de maître ! La partition se vend à un million d’exemplaires et le « petit format » de rue à 800 000 environ. Le disque, par Lina MARGY, se vend beaucoup moins mais on vendait peu de disques à l’époque. 550 autres chansons vont suivre. Elles ne deviendront pas toutes aussi célèbres mais quelques-unes ont eu leur heure de gloire. Dès l’année suivante, il écrit Le p’tit bal du samedi soir enregistré par Georges Guétary. Dès lors, les prix s’enchaînent : Grand prix de la chanson française à l’ABC pour La chanson de Paris, Grand prix Edith Piaf à Deauville pour Faubourg Saint-Antoine. Dans cette veine populiste, notons encore en collaboration avec Jean CONSTANTIN, Fleur de papillon et Ma petite rime. Pour PATACHOU Allume tes lampions et Va pas t’imaginer. Et les chansons des films tournés par l’orchestre de Jacques HÉLIAN, Musique en tête et Tambour battant. Dans une veine plus poétique, on se souvient de L’arlequin de Tolède par LES COMPAGNONS DE LA CHANSON ou DALIDA et de la plus célèbre d’entre toutes, Sous le ciel de Paris (pour ces deux chansons : musique de Hubert GIRAUD) enregistrée d’abord par Juliette GRÉCO puis… par tout le monde. Mais celui qui a le plus enregistré Jean DRÉJAC est sans doute Marcel AMONT. Citons : La chanson du grillon, Bleu blanc blond, Y’en avait pas beaucoup, Dans le cœur de ma blonde, Ma petite symphonie, Quand on est amoureux, Madeleine-Marguerite, La bagatelle, Pigalle… Pigalle, Flamenco-rock… Plusieurs de ces chansons sont des adaptations car cet auteur, pourtant typiquement français, ne dédaignait pas d’adapter. Par exemple, L’homme à la moto, écrit par MM. LEIBER et STOLLER grands fournisseurs d’Elvis PRESLEY, a vu son texte considérablement enrichi. Lorsque les adaptations sont particulièrement faiblardes, il s’en moque gentiment : La chansonnette par Yves MONTAND ou PATACHOU, Rengaine ta rengaine de nouveau par MONTAND raillent la chanson devenue un produit. Au début des années 60, Jean DRÉJAC redevient un interprète : La cuisine, plus connue par la version de Juliette GRÉCO, Ma muse également interprétée par Jean-Claude PASCAL, Papa est un poète. En 67, c’est le succès d’Octobre, enregistré par les Chœurs de l’armée rouge. Dans les années 70, il écrit avec Michel LEGRAND toute une série de chansons enregistrées par LEGRAND ou Serge REGGIANI : Comme elle est longue à mourir ma jeunesse, Rupture, Dans le même instant, Un ami s’en est allé… Parmi les curiosités, DRÉJAC a écrit avec Léo FERRÉ Juke-box troubadour, qu’il est le seul à avoir enregistré, FERRÉ ayant oublié de le faire. Jean DRÉJAC fut Vice-président de la SACEM et, pendant huit ans, Président du syndicat national des auteurs et compositeurs. Jean DRÉJAC nous a quittés pendant « l’été de la canicule », en juillet 2003.

© Jean-Paul CHEVALLEY www.friendship-first.com www.revue-vinyl.com

DRÉJAC Jean

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