

PROCHAINE EXPEDITION SOUS 24H
LIVRE
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Collection "Cahiers d'études Léo FERRÉ".
204 pages.
Ces cahiers se veulent ouverts sur l'avenir, avec l'ambition d'approfondir et de prolonger l'oeuvre-vie de Léo Ferré pour faire connaitre son rayonnement et ses influences. Ils tentent de déchiffrer et de défricher les multiples chemins de la pensée ferréenne. Chaque numéro, articulé autour d'un thème central et de différentes chroniques et rubriques, est l'occasion d'aborder, une façon inédite et libre, la galaxie Léo FERRÉ. Éditorial N°6: Technique de l’exil a vu le jour dans les années soixante-dix. La revue anarchiste La Rue publia l’extrême fin de cet écrit. Ce texte dense, subtil, concentré, tente de nommer et d’élucider les mystères de l’âme, et les moyens d’y parvenir. L’amour en sa « maison d’Anarchie », la mort, la solitude, « l’inquiétante solitude de la Nature », le refus, la liberté, l’exil au point des rencontres sont convoqués. Leurs saisissements cristallisés dans une même sphère d’absence ou de mélancolie. « Un exil à portée de conscience », « un exil statique », « le temps de l’exil absolu », « cet exil marginal », « un exil de compromis », « un exil de pierres transfigurées », « un exil funéraire », « un exil dans le papier », « une dialectique de l’exil volontaire ». Léo FERRÉ construit ses stations d’exil et nous suivons le voyage de sa pensée. L’expression « dans mon exil lapidaire » définit la concision de la recherche ferréenne à la manière précisément de ces tailleurs de pierres précieuses. Il y a dans la création ferréenne cet exilio, ce grand désir de jaillir hors, sur les routes rêvées, inventées, imaginées et ingénieuses de l’âme, à la recherche d’une autre galaxie, d’une autre langue et quitter la terre-mère. Chemin de l’exil, assumé pour « semer sur ses pas tout l’or recueilli dans la solitude ». Technique de l’exil filigrane nos questions et nos réponses… et renvoie à « la légende de Narcisse ». Le poète, comme en écho, dialogue avec le Je est autre de Gérard de NERVAL et le Je est un autre d’Arthur RIMBAUD. Larguer les amarres est une nécessité absolue chez FERRÉ mais la nostalgie du « retour des camarades » demeure ancrée dans sa mémoire. Il offre les récoltes de l’existence à l’autre et le fait rêver autrement. C’est une sorte de révolution copernicienne des mentalités qui est proposée. L’analyse patiente et fouillée de Stéphane ORON illustre ce propos. Y aurait-il un départ pour l’exil définitif sans retour autre que celui de la mort ? Celui de l’espoir des « amants exilés dans les cloches qui sonnent » ? Celui de la musique dans « la dernière auberge où nous sommes l’unique convive », avec RAVEL, à l’appogiature du rêve au plus profond de la solitude du poète ? Alors, les exils rimbaldiens et ferréens fraternisent.
Luc VIDAL.
Fiche technique
Références spécifiques
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